Vivre de la foi
Vivre de la foi,
c’est donc vivre de joie, d’assurance, de certitude, de confiance en
tout ce qu’il faut faire et
Il n’y a rien de plus généreux qu’un cœur qui a la foi, qui ne voit que vie divine dans les travaux et les périls les plus mortels. Quand il faudrait avaler le poison, marcher à une brèche, servir d’esclave à des pestiférés, on trouve en tout cela une plénitude de vie divine qui ne se donne pas seulement goutte à goutte, mais qui, dans un instant, inonde l’âme et l’engloutit. Une armée de semblables soldats serait invincible. C’est que l’instinct de la foi est une élévation de cœur et une étendue au-delà et au-dessus de tout ce qui se présente. La vie de la foi ou l’instinct de la foi est une même chose. Cet instinct est une joie du bien de Dieu et une confiance fondée sur l’attente de sa protection qui rend tout agréable et qui fait tout recevoir de bonne grâce ; c’est une indifférence et une préparation pour tous les lieux, tous les états et toutes les personnes. La foi n’est jamais malheureuse, jamais malade, jamais dans un état de péché mortel ; cette foi vive est toujours en Dieu, toujours dans son action au-delà des apparences contraires qui obscurcissent les sens ; les sens effarouchés crient tout à coup à l’âme : « Malheureuse, te voilà perdue, plus de ressources ! » Et la foi d’une voix plus forte lui dit à l’instant : « Tiens ferme, marche, et ne crains rien ». Jean-Pierre de Caussade, s. j., Abandon à la Providence divine , chap. IV. |