“Qu’il prenne sa croix”
(Évangile selon saint Marc  8, 27-35)

      « Si quelqu'un veut marcher derrière moi, qu'il renonce à lui-même, qu'il prenne sa croix, et qu'il me suive. »

Si, lors de cette conversation entre Jésus et ses disciples, Jésus avait posé la question autrement, c’est-à-dire : “Qui veut me suivre”, Il aurait obtenu une adhésion immédiate, non seulement de ses disciples et du peuple qui le suivait, mais également de nous tous…

Mais, suivre Jésus, cela implique des “contraintes” qui sont, pour certains insurmontables.

En effet, la première est “qu’il renonce à lui-même”. Qui veut renoncer à lui-même en faveur de quelqu’un d’autre ? Qui veut s’effacer pour qu’un autre reçoive — quand il y a quelque chose à recevoir! — à notre place ?

Rares seraient ceux qui, dans le monde égoïste où nous vivons seraient capables de cet effacement volontaire.

Mais l’exigence va atteindre son paroxysme quand Jésus ajoute : “Qu’il prenne sa croix”.

La Croix est symbole de souffrance, surtout après que le Christ lui-même en ai été la victime volontaire. Alors, demander à quelqu’un de “prendre sa croix” est quelque chose qui refroidi l’enthousiasme du plus grand nombre. “Je ne suis pas masochiste, je ne veux pas souffrir”, disent-ils et, ils ont raison.

Seulement, ceux qui pensent de la sorte oublient une chose essentielle : l’amour.

Si l’on suit le Christ, on le suit par amour, parce que l’on a adhéré à sa doctrine qui est toute faite d’amour et de miséricorde. Or, la compagne inséparable de l’amour est la souffrance ; non pas la souffrance “masochiste” comme on pourrait le croire, mais l’acceptation de celle-ci par amour de Celui qui est “source de vie”.

Sachant que Dieu est amour et que la récompense qu’Il nous promets est la vie éternelle auprès de Lui, acceptons nos petits “bobos” quotidiens et offrons-les Lui, pour le salut de nos âmes et de celles de nos frères, souvent plus malheureux que nous. Cela s’appelle la communion des saints et c’est la manière la plus sûre de le “suivre”, en portant notre croix. Amen

Charles Brasil – Commentaires d'un laïc.