En un clin d'oeil, le Seigneur a
multiplié un peu de pain. Ce que les hommes font en dix mois de travail,
Rassasiés au désert comme jadis les Israélites à la prière de Moïse, ils se sont écriés : « Celui-ci est le prophète dont il est dit qu'il viendra dans le monde. » Ils faisaient allusion aux paroles de Moïse : « Le Seigneur vous suscitera un prophète », non pas n'importe lequel, mais « un prophète comme moi » (Dt 18,15), qui vous rassasiera de pain dans le désert. Comme moi il a marché sur la mer, il est apparu dans la nuée lumineuse (Mt 17,5), il a libéré son peuple. Il a remis Marie à Jean, comme Moïse a remis son troupeau à Josué… Mais le pain de Moïse n'était pas parfait ; il a été donné seulement aux Israélites. Voulant signifier que son don est supérieur à celui de Moïse et l’appel des nations encore plus parfait, notre Seigneur a dit : « Quiconque mangera de mon pain vivra éternellement », car « le pain de Dieu est descendu des cieux » et il est donné au monde entier (Jn 6,51). Saint Ephrem (vers 306-373), diacre en Syrie, docteur de l'Église. — Diatesseron, 12, 4-5, 11 (trad. SC 121, p. 214s) |